Carnet de route

l'épopée d'un néophyte
Le 31/01/2025 par DAMIEN.BOUCHE
"Ski de rando au refuge Wallon Marcadau : l’épopée d’un néophyte (ou comment survivre à une initiation alpine)
Tout commence à Nantes, où notre troupe de courageux skieurs de rando s’entasse dans un minibus et une voiture, direction les Pyrénées. Objectif : le refuge Wallon Marcadau. L’équipe est composée de Bernard, Sylvie, Claude, Élodie, Baptiste, Carlos, Michelle, Christian, Didier et moi-même, sous la houlette de notre guide Damien, qui sera épaulé par Carlos et Christian pour l'encadrement.
Premier arrêt à Pau pour une courte (et franchement pas terrible) nuit. Au matin, direction Cauterets pour louer du matériel chez un loueur fort sympathique, puis cap sur le parking de la station, point de départ de notre aventure. C’est là que j’ai compris mon erreur : alors que tout le monde allégeait son sac en laissant la moitié de ses affaires dans la voiture, je suis parti avec… absolument tout. Erreur de débutant.
< Ascension : la découverte de mes limites (et de ma soif infinie) >
Nous attaquons la montée par la piste de ski de fond sous un grand soleil. Rapidement, je me retrouve en T-shirt, ce qui est en soi un bon indicateur de l'effort déjà fourni. Pendant que mes camarades semblent flotter gracieusement sur la neige, je lutte vaillamment contre mon propre équipement et une hydratation désastreuse : mes 75 cl d’eau sont épuisés dès la pause déjeuner. S’ensuit une longue agonie entre chutes, souffle court et désespoir progressif… jusqu’à ce que Damien, dans un acte de pure bonté alpine, me cède un peu de son eau salvatrice.
Après trois heures d’efforts et un nombre incalculable de gamelles, nous atteignons enfin le refuge. Mon sac de 15 kg me semble peser une tonne, mais quel soulagement de le poser ! Réhydratation immédiate, puis découverte de mes compagnons dans un cadre plus détendu (comprendre : sans ski aux pieds et avec un verre à la main).
< Deuxième jour : montées, chutes et demi-tour stratégique >
Le lendemain, nouvelle randonnée. BRA oblige, nous optons pour un itinéraire “safe” et, paraît-il, “facile”. J’émets quelques doutes sur cette notion après trois heures d’ascension, quelques conversions approximatives et un festival de chutes nécessitant l’assistance tour à tour de chaque membre du groupe pour me relever.
Finalement, après moultes péripéties, nos guides décident que le chemin est trop exposé et qu’il vaut mieux faire demi-tour. L’information est accueillie avec un mélange de soulagement et de frustration : oui, redescendre signifie abandonner l’objectif, mais cela signifie aussi ne pas avoir à monter davantage. Un mal pour un bien.
La descente commence en douceur, sur une pente agréable et poudreuse. Puis vient la forêt. Là, l’élégance laisse place au chaos : slalom involontaire entre les sapins, embrassades non consenties avec le tronc de certains d’entre eux, et même quelques plongeons dans un ruisseau pour les plus aventureux.
Tout commence à Nantes, où notre troupe de courageux skieurs de rando s’entasse dans un minibus et une voiture, direction les Pyrénées. Objectif : le refuge Wallon Marcadau. L’équipe est composée de Bernard, Sylvie, Claude, Élodie, Baptiste, Carlos, Michelle, Christian, Didier et moi-même, sous la houlette de notre guide Damien, qui sera épaulé par Carlos et Christian pour l'encadrement.
Premier arrêt à Pau pour une courte (et franchement pas terrible) nuit. Au matin, direction Cauterets pour louer du matériel chez un loueur fort sympathique, puis cap sur le parking de la station, point de départ de notre aventure. C’est là que j’ai compris mon erreur : alors que tout le monde allégeait son sac en laissant la moitié de ses affaires dans la voiture, je suis parti avec… absolument tout. Erreur de débutant.
< Ascension : la découverte de mes limites (et de ma soif infinie) >
Nous attaquons la montée par la piste de ski de fond sous un grand soleil. Rapidement, je me retrouve en T-shirt, ce qui est en soi un bon indicateur de l'effort déjà fourni. Pendant que mes camarades semblent flotter gracieusement sur la neige, je lutte vaillamment contre mon propre équipement et une hydratation désastreuse : mes 75 cl d’eau sont épuisés dès la pause déjeuner. S’ensuit une longue agonie entre chutes, souffle court et désespoir progressif… jusqu’à ce que Damien, dans un acte de pure bonté alpine, me cède un peu de son eau salvatrice.
Après trois heures d’efforts et un nombre incalculable de gamelles, nous atteignons enfin le refuge. Mon sac de 15 kg me semble peser une tonne, mais quel soulagement de le poser ! Réhydratation immédiate, puis découverte de mes compagnons dans un cadre plus détendu (comprendre : sans ski aux pieds et avec un verre à la main).
< Deuxième jour : montées, chutes et demi-tour stratégique >
Le lendemain, nouvelle randonnée. BRA oblige, nous optons pour un itinéraire “safe” et, paraît-il, “facile”. J’émets quelques doutes sur cette notion après trois heures d’ascension, quelques conversions approximatives et un festival de chutes nécessitant l’assistance tour à tour de chaque membre du groupe pour me relever.
Finalement, après moultes péripéties, nos guides décident que le chemin est trop exposé et qu’il vaut mieux faire demi-tour. L’information est accueillie avec un mélange de soulagement et de frustration : oui, redescendre signifie abandonner l’objectif, mais cela signifie aussi ne pas avoir à monter davantage. Un mal pour un bien.
La descente commence en douceur, sur une pente agréable et poudreuse. Puis vient la forêt. Là, l’élégance laisse place au chaos : slalom involontaire entre les sapins, embrassades non consenties avec le tronc de certains d’entre eux, et même quelques plongeons dans un ruisseau pour les plus aventureux.
Retour au refuge, où je célèbre ma survie avec une crêpe au chocolat bien méritée. Certains, plus téméraires (ou inconscients), repartent gravir un petit sommet voisin. Moi, je file acheter un jeton pour une douche chaude de 5 minutes – durée qui, selon les montagnards, relève du luxe absolu. J’aurais bien tenté d’en négocier un deuxième, mais le gardien du refuge, intransigeant, m’a opposé un refus catégorique.
< Dernier jour : la sagesse du repli >
Dimanche matin, ultime choix : repartir pour une randonnée encore plus longue et difficile, ou redescendre par le chemin de l’aller. Avec une cheville martyrisée par des chaussures trop grandes et une énergie proche du zéro absolu, je prends la voie de la raison et opte pour la descente directe.
Bilan : tout le monde dans le groupe de retour est beaucoup tombé dans la descente, une vraie démonstration de style entre roulés-boulés et atterrissages artistiques. Mais grâce à ce merveilleux choix stratégique, j’ai eu le luxe de savourer une tartiflette en attendant le retour des valeureux randonneurs ! Après 3 jours de salade en boîte, ce n'était pas du luxe.
< Souffrance, entraide et initiation réussie >
Cette expérience aurait pu être une épreuve de survie, mais grâce à mes camarades, elle s’est transformée en un souvenir mémorable. Un immense merci à Damien pour son soutien et ses conseils, à Didier pour sa patience infinie, et à Bernard pour son humour à toute épreuve.
Bien sûr, merci aussi aux autres pour les moments partagés, les rires et les remontants alcoolisés. J’ai été surpris de découvrir que tout le monde semblait équipé d’une flasque de montagnard, comme si c’était un élément aussi essentiel que les peaux de phoque. Mention spéciale au whisky, au génépi et au pinot !
< Dernier jour : la sagesse du repli >
Dimanche matin, ultime choix : repartir pour une randonnée encore plus longue et difficile, ou redescendre par le chemin de l’aller. Avec une cheville martyrisée par des chaussures trop grandes et une énergie proche du zéro absolu, je prends la voie de la raison et opte pour la descente directe.
Bilan : tout le monde dans le groupe de retour est beaucoup tombé dans la descente, une vraie démonstration de style entre roulés-boulés et atterrissages artistiques. Mais grâce à ce merveilleux choix stratégique, j’ai eu le luxe de savourer une tartiflette en attendant le retour des valeureux randonneurs ! Après 3 jours de salade en boîte, ce n'était pas du luxe.
< Souffrance, entraide et initiation réussie >
Cette expérience aurait pu être une épreuve de survie, mais grâce à mes camarades, elle s’est transformée en un souvenir mémorable. Un immense merci à Damien pour son soutien et ses conseils, à Didier pour sa patience infinie, et à Bernard pour son humour à toute épreuve.
Bien sûr, merci aussi aux autres pour les moments partagés, les rires et les remontants alcoolisés. J’ai été surpris de découvrir que tout le monde semblait équipé d’une flasque de montagnard, comme si c’était un élément aussi essentiel que les peaux de phoque. Mention spéciale au whisky, au génépi et au pinot !
Et puis, qui aurait cru qu’après des années de ski, je pourrais redevenir complètement nul en une seule sortie ? Je pensais maîtriser un minimum la glisse, mais le ski de rando m’a offert une nouvelle expérience : celle de tomber… en montée. Mettre des skis à l’envers et essayer d’avancer avec, c’est une sensation étrange, entre frustration et absurde découverte d’une nouvelle forme d’incompétence. J’espère que nous aurons l’occasion de repartir ensemble… et que, d’ici là, j’aurai amélioré ma condition physique. Apparemment, courir des semi-marathons ne suffit pas pour suivre ces démons !
Avec un peu de recul, j’ai même apprécié l’expérience : malgré la douleur, il y a quelque chose d’unique dans cette discipline. J’ai ressenti cette sensation de déconnexion totale et de communion avec la montagne et mes compagnons d’infortune. Et ça, ça n’a pas de prix."
Avec un peu de recul, j’ai même apprécié l’expérience : malgré la douleur, il y a quelque chose d’unique dans cette discipline. J’ai ressenti cette sensation de déconnexion totale et de communion avec la montagne et mes compagnons d’infortune. Et ça, ça n’a pas de prix."
Yann CARDAILLAC,