Carnet de route
découverte raquettes
Le 27/04/2014 par Dandelot Paul
Compte-rendu de randonnées « extrêmes » en Pyrénées
du 24 au 27 avril 2014
Par Dandelot-Fils et Miss Rose
Guidés par Monsieur P.D.
Jeudi
Départ de Nantes à 7h30, le trajet se déroule sans grande surprise, à part pour Miss Rose qui fait trois heures de route seule au monde pendant que ses deux co-équipiers roupillent, la joue contre la vitre…
Arrêt pique-nique, dans le vent et sous quelques gouttes. Dandelot-fils trouve un abri de fortune sous la table de l’aire d’autoroute… ça présage de chouettes moments de chaleur humaine ! Heureusement, sur ce plan, l’auberge tenue par Olivier nous contente amplement, à l’image de ce premier dîner : pour commencer, une garbure (soupe typique des Pyrénées, bien nourrissante). N’étant pas encore familiers des lieux, on se demande s’il n’y a que ça… alors on en prend généreusement. Ouf ! s’ensuit une bonne salade de légumes. C’est bon, rassasiés ! C’est là qu’arrive le plat principal : côtés de porc en sauce avec des patates sautées, de quoi vous faire péter l’estomac. Mais c’était sans compter sur le dessert, la croustillade d’Olivier, un gâteau à la myrtille, délicieux. Là-dessus, dodo car demain, debout tôt.
Vendredi
Matin : excursion suicidaire en raquettes.
La journée commence par un réveil matinal autour de 6h30 en vue d’une découverte de la randonnée en raquettes à neige pour l’ascension du « Pic Embrumé » (c’est comme ça qu’on l’a rebaptisé…)
Petit déjeuner royal préparé par Olivier, café, thé ou chocolat, pain, beurre et délicieuse confiture de mûres maison.
La météo prévoyait des éclaircies dans la matinée. Elle s’est un peu trompée. On est arrivé vers 7h15 au point de départ. Il y avait déjà un bon brouillard, on voyait à environ 150m, un jours blanc qu’on appelle ça chez les montagneux. Résultat, obligés de se fier à la carte et au GPS, sous la direction de notre guide, monsieur P.D. Pour commencer, nous sommes partis dans la direction inverse, c’est à dire qu’on a remonté le chemin par lequel on aurait dû terminer la boucle… Demi-tour et re-départ dans la bonne direction. Après quelques centaines de mètres, on chausse les raquettes et c’est parti ! On y voyait de moins en moins, le vent soufflait de plus en plus, il neigeait, on ne savait absolument pas où on était et on suivait Paul qui le savait un peu plus que nous, surtout quand il s’est rendu compte qu’il avait mal recopié les chiffres de la carte, donc 741 était en fait 742. Mais bon, pas trop grave. Un coup à droite, réajustement, on repart à gauche, ah, c’était trop, à droite, ah, on est un peu trop monté, on redescend, remonte par un autre chemin… Le temps se gâte encore… on passe sur des pentes à 40° où quand tu regardes en bas, tu vois bien que rien ne t’arrêtera si tu glisses… Au bout, y’a un petit ravin… chouette. Enfin, c’est surtout Miss Rose qui se dit ça, parce que comme ses raquettes ne lui répondent pas au doigt et à l’oeil, elle peine un peu à enfoncer les crampons dans la neige… et Dandelot-fils se dit qu’il ne voudrait pas trop qu’elle glisse, alors il se met un peu en aval comme ça au pire, on glisse à deux et on ira au paradis. Comme première excursion, Miss Rose aurait bien apprécié du plat, histoire de se familiariser avec le matériel, la visibilité et la chaussure qui prend un peu l’eau… Finalement, on grimpe un peu, puis survient une providentielle éclaircie ! Miss Rose, qui avait les pieds mouillés et gelés (on se rendra compte en fin de séjour qu’en fait, sa chaussure prenait l’eau par la semelle…) est a bout de force et demande le rapatriement… Demi-tour toute, où l’on se rend compte à quel point on a zigzagué pour faire nos quelques centaines de mètres, mais on a eu quand même le droit a une belle vue du cirque. C’est sûr, s’il avait fait beau, ç’aurait été autre chose… Allez, mangeons, ça nous fera du bien.
Midi : Pique-nique en pleine nature
On rentre donc à la voiture et on part pour le pique-nique. Petit arrêt à l’auberge pour que Miss Rose prenne des chaussettes sèches. Où l’on se demande pourquoi on n’est pas resté manger le pique-nique au chaud sur les tables de l’auberge… Peut-être que ça fait parti du défi de manger au bord de la route, dans le vent (froid), assis sur un bout de pierre (pointue), côtoyant les quelques sacs en plastique et bouts de PQ que de précédents aventuriers peu scrupuleux ont laissé en guise de mémorial ?…
Après-midi : Immunisation à vie contre le vertige : la via ferrata
On nous l’avait dit, la via ferrata c’est pépère, des escaliers sertis dans la roche pour aider les armées à passer leur matériel par la montagne. C’est vrai que ça commence presque trop plan-plan, les premiers mètres, il faut enlever et remettre sa longe tous les 5 mètres et on se demande à quoi sert la dégaine sur notre baudrier… Détrompons-nous, apprentis pyrénéistes ! Très peu de temps après apparaît le premier surplomb. A quelques dizaines de mètres au dessus du vide, on fait confiance au matériel (ils ont dû bien l’enfoncer dans la pierre, leur ferraille !) et on se dit que ce ne sont que quelques mètres, ce ne sera pas long. Sauf que ce n’était que le début de la série ! Après plusieurs suspensions à 50m au-dessus du vide, ça deviendrait presque une habitude, les doigts dans le nez ! Un peu plus loin, au détour d’un passage non des moins raides, on aperçoit au loin une passerelle de 50 mètres de long, et il nous semble distinguer une corde qui monte jusqu’au sommet de la montage. Ce qui voudrait dire qu’on a à peine fait le quart du circuit : Courage. On commence à prendre confiance dans le matériel, après tout, personne n’est encore tombé… On arrive finalement à la passerelle. Petite ballade à 100m au-dessus du vide. Sympa, un p’tit week-end détente, comme on l’attendait. « Ne regarde pas en bas, ne regarde pas en bas… » Pour ceux qui la feront plus tard, vous pouvez chanter pendant la traversée, si ça vous aide… Arrivé au bout, finalement ça ne continue pas vers le haut, ça redescend. Bon, heureusement que Dandelot-Fils fait confiance à son instinct car Dandelot-Père, de l’autre côté, lui crie de monter… Mais Dandelot-Fils est malain, et il a flairé le hic… ce n’est qu’une corde, pas de quoi s’assurer. Du coup, redescente, et on se dit que c’était presque trop court ! Notre guide nous dira (à l’arrivée) qu’il ne l’avait jamais faite, cette via ferrata, et qu’elle est classée TD dans le topo (c-à-d Très Difficile). Merci de nous avoir prévenu.
On en a écrit quelques couplets d’une chanson sur l’air de la Cucaracha histoire de dédramatiser tout ça… :
La via ferrata, la via ferrata,
Si on nous avait dit ça
La via ferrata, la via ferrata,
Sûr que nous on n’y allait pas !
La via ferrata, la via ferrata,
On y a laissé tous nos doigts
La via ferrata, la via ferrata,
T’as plus d’jambes et t’as plus d’bras !
La via ferrata, la via ferrata,
Tu t’demandes c’que tu fous là
La via ferrata, la via ferrata,
Si t’as l’vertige n’y vas pas !
La via ferrata, la via ferrata,
Elle a eu raison d’papa
La via ferrata, la via ferrata,
C’matin y’s’réveillait pas !
La via ferrata, la via ferrata,
Elle a achevé papa
La via ferrata, la via ferrata,
Deux fois y’s’réveillait pas !!
La via ferrata, la via ferrata,
Sûr qu’on te regretteras pas
La via ferrata, la via ferrata,
Sans regrets nous on s’en va !!
(A prendre au second degré bien évidemment, on a quand même bien aimé !)
Samedi
Matin : petite ballade tranquille sur neige
Bon, on passe sur le petit déjeuner qui était parfait tous les jours (comme le dîner d’ailleurs)
On voulait faire quelque chose de pas trop crevant parce qu’on avait des bonnes courbature de la veille, et même une petite foulure à la cheville pour Miss Rose. Olivier nous conseille la piste verte de la station (qui est fermée). En l’empruntant à pied, on arrivera jusqu’au Pic des Tentes. Donc on chausse les raquettes et c’est parti. 10 minutes après, les raquettes sont lourdes et nous fatiguent. On les laisse, de toutes façons, on n’en a pas vraiment besoin, dixit notre guide. 15 minutes après, on perd la piste verte parce qu’elle est trop enneigé… très vite, on s’enfonce dans la neige et nos pieds commencent à se mouiller. Les raquettes, c’était pas si mal finalement… Après quelques efforts, on arrive à quelques centaines de mètres du but. Là on s’arrête sur une pierre et on admire l’éclaircie qui nous offre une vue magnifique de la vallée et du cirque. En voyant tout le trajet qu’on a fait, on se dit que tout ceci prendrait vraiment son sens si l’on descendait en luge, en ski, ou même sur un bout de carton… Descente, on s’enfonce de 30 cm dans la neige, du bonheur.
Après-midi : Glande, achat de souvenirs, crampes et courbatures
Paul nous propose une petite promenade autour du cirque, parce qu’il fait beau et que ce serait dommage de ne pas en profiter. Avec Paul, on commence à comprendre qu’une petite ballade, ça n’existe pas, ça tourne vite à l’expédition… On préfère flâner dans le petit bourg, acheter deux-trois souvenirs pour nos amis, discuter avec les quelques commerçants sympas, et on trouve un petit magasin d’artisanat super mignon tout au bout de la dernière petite rue, qu’on vous conseille si vous passez par là.
Bilan global
On a bien pris l’air, la nature en grand fait toujours du bien, le squat à l’auberge était cool… mais une ambiance un tout petit plus funky serait la bienvenue pour une prochaine !
