Carnet de route
Course de l'arête Jeannel du pic des Spijeoles - Pyrénées
Le 27/09/2019 par Peigné Etienne
Avec Flore, Étienne, Cyrille et Jérémy
27 au 29 septembre 2019
Commentaires de Jérémy
Ven. 27 :
Arrivé au parking des Granges d'Astau (1100m) vers 11h45.
Le temps est magnifique.
Départ du groupe à 11h50.
Passage du refuge du lac d'Oô à 12h50 (1600m)
Arrivé au refuge d'Espingo (prononcez ès-piNg-go) vers 14h (1900m) et pause repas
Reprise à 14h50
Arrivée au refuge du Portillon, notre objectif du jour (2500m) à 17h
Les 1500m de dénivelé positif se sont fait sentir, notamment sous ce gros soleil, mais le refuge est top.
Petit briefing sur les techniques d'encordement suivi d'un repas copieux. Le gardien nous a donné quelques conseils sur la marche d'approche, et a aussi brandi la menace d'un repas non servi faute d'être revenus pour 19h à cause d'une conférence sur les glaciers qui lui rajoute du boulot (en plus du refuge plein samedi soir)
Préparation des sacs pour le lendemain et on est prêt à se coucher à 21h.
Sam. 28 :
Réveil bien matinal pour un petit déj' à 7h00 et départ théorique à 7h30 (plutôt 7h45 en vrai)
La marche d'approche emprunte le sentier des mineurs, bien cairné et partiellement taillé mais pas si anodin quand on remet en perspective les conditions de travail de l'époque.
Il faut ensuite quitter le sentier et traverser un pierrier en restant sur une courbe de niveau pour arriver au pied de l'arête. Encore quelques mètres à gravir et on atteint un petit renfoncement qui sera notre lieu de départ (2700m). Le vent souffle plutôt fort et il fait encore froid à l'ombre, mais pas un nuage à l'horizon, la journée s'annonce belle.
Les cordées se préparent, et peu avant 10h Étienne entame l'ascension en choisissant de remonter la fissure du renfoncement et de prolonger sur la gauche. L'itinéraire original étant plus à droite, les repères sont perdus dès les premiers mètres et Étienne arrive quasiment en bout de corde au pied de l'aiguille Jeannel. Au final il aura enchaîné deux longueurs et retrouvé le fil de l'itinéraire ; opération que l'on pourrait qualifier d'avantageuse.
Je passe en réversible pour la longueur suivante. L'escalade est agréable, sans grosse difficulté et je fais relai à mi-hauteur du pic.
Étienne repasse en tête et constate rapidement la possibilité de progresser en corde tendue. On réalise donc nos anneaux de cordes alors que l'on est déjà idéalement écartés ; pratique ! Arrivés au pic, première petite désescalade et franchissement d'une crête *très* aérienne, avec le lac gelé d'un côté, la vallée de l'autre, et des pics devant et derrière. Sensations garanties.
Étienne poursuit avec brio (et plein de bons conseils) les longueurs en tête en cordes tendues sur la ligne de crête jusqu'à atteindre la dalle noire, un mur bien vertical d'une 10aine de mètres.
Je me lance dans cette longueur qui propose d'entrée de jeu un petit challenge pour la pose des protections, de par les positions plus précaires qu'elle oblige à adopter. Heureusement je reste lucide et atteint une première vire où je trouve deux pitons pour le relai. Mais l'un est rouillé et l'autre bien tordu parce qu'il ne travaille pas dans le bon sens. Je passe donc mon chemin, atteint une autre vire et trouve un gros bloc sous lequel passer une sangle. Mieux !
À partir de là les topos annoncent la fin des difficultés. Mais en réalité il reste une grosse partie de la crête à franchir, certes bien moins verticale et moins exigeante en technique d'escalade (niveau 2-3 annoncé), mais finalement pas si simple à négocier, notamment à cause d'une roche peu fiable. Quand ça arrive sur une arête qui n'offre pour seuls pieds que des adhérences, et que dans les mains ça parpine, on maudit un peu le topo. Mais on s'en sort et notre cordée parvient finalement à rejoindre l'itinéraire de la voie normale qu'il faudra suivre sur encore 100m de D+ pour atteindre le sommet.
On hésite alors à attendre la seconde cordée, les talkies nous aidant péniblement à faire le point sur sa situation. Mais quand Flore nous apprend qu'ils sont au niveau de la dalle noire, soit loin encore de la fin, Etienne ne peut contenir l’irrépressible summit push qui l'envahi, et bientôt nous foulons le pic des Spijeoles (~17h - 3000m). La vue est majesteuse ; En hauteur, quelques petits glaciers et névés peuplent les versants les plus ombragés ; A mi-hauteur s'étalent une dizaine de petits lacs aux couleurs vives ; En contre bas la vallée est verdoyante et parmi la chaine des sommets qui nous entourent, un seul semble nous dominer légèrement.
Nous finissons par redescendre au croisement pour attendre nos compagnons en en profitant pour grignoter un peu. La cordée n'aura pas mis si longtemps à nous rejoindre mais trop pour espérer faire le sommet et revenir de jour, et la pitance du soir est déjà sérieusement compromise.
Dim 29 :
Départ à 8h pour la redescente au parking. Si Cyrille maitrise le sujet, c'est un peu moins le cas des trois autres. Nous le retrouvons 2h plus tard en plein hommage à la montagne, peu loin du refuge d'Espingo. Juste avant de l'atteindre nous croisons aussi des chevaux du cru, court de corps et aux pattes musclées. L'un d'eux broute paisiblement en nous barrant le chemin.
Deux heures de plus de descente un peu traumatisante pour les articulations et nous voilà au parking. Après un frichti bien mérité, il est temps de prendre la route.
Nous arrivons vers 20h. Nantes est pluvieuse, le corps est fourbu, mais la tête plane encore.
Commentaires de Cyrille :
Pour ma part mes impressions on été vertigineuse avec deux trois engagements très aériens
Le faite de faire un réversible avec Flore ma permis de me former et metriser un peu plus les points sécus et travailler le cabestan...rire:)
D'ailleurs merci Flore
Un retour très sur la longueur ..la fain se fesait sentir..nos souhaits ont été réalisés avec un repas consistant ,le tout chargé d'émotions
en prime une petite conférence qui était imprévu,mais fort instructif sur les glaciers Pyrénéens nous à clos la soirée sur du rêves...
Une superbe sortie initiation alpine
Encore merci à tous j'ai la tête dans les montagnes....





