Carnet de route
Belles neiges de Campana en période de vache maigre
Sortie : WE à Campana de Cloutou et/ou Aygues Cluses du 12/01/2024
Le 18/02/2024 par Bernard Chamfray
Le groupe est composé de 8 personnes,7 hommes (Yoan, Fabrice, Guillaume, Bernard, Eric, Patrice, Vincent) et 1 femme (Sophie). Nous avons complètement oublié la parité au moment de l’inscription, mais Sophie est courageuse et téméraire, elle saura combler à elle toute seule ce manque.
Départ de Nantes le jeudi 11/01 vers 17h30 en mini bus pour Tarbes où un hôtel nous attend. La nuit est courte mais bien récupératrice. Départ à l’aube pour nous rendre à l’ouverture du loueur de ski. Après différents essais et régalages du matériel, nous repartons vite pour notre point de départ qui est le lacet du garet (1423m). Comme nous sommes une équipe de choc et bien disciplinée nous arrivons avec seulement 10min de retard par rapport à notre planning, ce qui nous vaut les félicitations de notre chef Guillaume !!
1 ére journée
Bernard ouvre la voie, la neige est bien là mais avec une épaisseur très irrégulière. Guillaume a envie de partir à l’aventure, nous décidons donc de monter par le sentier d'été en rive gauche (donc à droite en montant ;-). Pour passer la rivière, nous jouons les trappeurs avec nos skis en évitant de mouiller nos peaux. Heureux d’avoir pu les garder sèches, nous attaquons satisfait la première montée. Arrive notre première difficulté, une pente raide située entre 2 rochers, nous prenons nos skis à la main afin de nous hisser, à la force de nos bras, sur la neige. Viens ensuite quelques autres passages délicats où nous devons soit déchausser ou appuyer très fortement sur les skis et les bâtons pour avancer. Le poids du sac commence à se faire sentir mais nous ne disons rien et souffrons en silence !!
Arrivé au réservoir des Laquets, nous nous arrêtons pour manger. Quelques temps après nous apercevons le refuge et voyons tout le chemin qui nous reste à faire (et il est long). Le paysage est superbe, les arbres chargés de neige forment un beau labyrinthe blanc et les vallons chargés de neige nous offrent un monde féerique pour nos skis.
Nous arrivons vers 18h00 au refuge (2225m), nous avons effectué 800 m de dénivelé+. La nuit arrive vite et commence la répartition militaire des tâches, un groupe pour aller chercher de l’eau à 200 m du refuge et un autre pour allumer le feu dans un beau poêle avec de belles bûches de bois sec. Le refuge a été entièrement rénové en 2022, il est entouré par de magnifiques lacs et les sommets du massif du Néouvielle. Il est comme un bateau arrimé sur son bloc de Granit, lové dans un petit bosquet de pins à crochet. Le dortoir est spacieux (16 places), nous allons avoir de la place et pouvoir mettre nos chers ronfleurs dans un coin.
Nous avons de la chance, ce soir nous sommes uniquement entre nous. La journée a été difficile, pour nous consoler nous décidons de prendre l’apéritif, vin rouge, saucisson, cacahuètes, tout y est !!
Nous prenons ensuite notre repas dans une belle salle bien chauffée et éclairée par des batteries. Mais en souvenir du bon vieux temps du refuge, nous décidons de manger un temps à la lueur des bougies.
Arrive le moment de définir le parcours du lendemain, nous nous installons tous autour de notre cher encadrant Guillaume pour écouter ses sages paroles et ses propositions. Tout est prêt, après un petit digestif offert par Eric, nous allons donc nous coucher afin de faire de beaux rêves.
2éme journée
Lever à 7h30 et départ à 8h30. La météo nous est favorable et soupçonnons quelques personnes d’avoir priées toute la nuit pour avoir ce beau temps.
Une grosse journée nous attend. Nous allons en direction du Pic de Contadé, traversons à ski le lac Arrédoun qui est bien gelée. Gravissons un col à 2300 et successivement skions à travers plusieurs vallons en direction du col de Port Bielh (2600m).
Le paysage est superbe, la neige est agréable, le soleil brille et tout devient lumineux et scintillant. La magie de la montagne en ski de randonnée est en train d’opérer, on se croit en plein rêve !! mais c’est bien réel non sommes seulement dans le massif Tuhou Arrédoun du Haut. Guillaume s’arrête de temps en temps et avec son œil de lynx, il choisit les meilleurs passages pour concilier sécurité et efficacité et aussi nous économiser pour aller plus loin et être plus frais pour la descente : une équation pas si simple ! Son dauphin Vincent ne le lâche plus, il reste à ses côtés pour s’améliorer (il n’en pas beaucoup besoin) mais surtout pour plaire/flatter notre cher encadrant !!
Pour parvenir au sommet (col de Port Bielh ) la pente est très raide. Nous chaussons nos crampons pour atteindre la crête où une vue panoramique à 360° des vallées nous attend. C’est tellement beau que nous déjeunons sur place et prenons pas mal de photos.
Après déjeuner, nous allons réaliser notre première descente en ski. Pente à 35°, rien de tel pour se mettre en jambe. Nous descendons dans une belle et bonne neige en contournant le Campana de Cloutou et arrivons au refuge par un couloir débouchant sur le lac.
Très belle journée pour tous.
Même rituel qu’hier pour l’eau et le poêle . Ce soir le refuge est plein et devons partager l’espace entre nous tous. Ambiance chaleureuse et conviviale. Bernard soigne, à coup de compeed, ses ampoules qui augmentent de jour. Yoan qui a mal dormi hier, essaye de garder la porte du dortoir ouverte pour faire entrer la chaleur.
Notre diner est composé principalement de soupe et de sachets lyophilisés. Ce n’est pas de la grande cuisine mais nous absorbons des calories pour tenir la forme. Bernard un peu plus que les autres, mais certains ont de belles compotes en dessert qu’il est impossible de partager tellement elles sont bonnes
La fatigue nous gagne et allons vite au lit
3ème Jour
Direction Hourquete Medette puis la Mongie
La météo est plus capricieuse. La neige est légèrement humide, ça botte un max. Notre première étape est de de passer le col à 2300 m puis basculer pour longer le lac de Grézioles. Le poids du sac plus les pieds qui pèsent une tonne rendent l’ascension plus dure. Heureusement en prenant de l’attitude, le botage disparait et pouvons retrouver notre sourire et surtout notre souffle
Nous passons le col situé à 2300 m et longeons le lac de Grézioles par le vallon suspendu. Nous attaquons maintenant la montée vers Hourquette (2374m). Guillaume nous fait une belle démonstration de la conversion polonaise (et non la javanaise). Merci à Eric pour la vidéo, j’ai essayé à la maison, pas facile !!
L’ascension est de plus en plus difficile et arrive le moment de mettre les crampons pour attaquer les dernières pentes à 35°. Arrivés sur les crêtes, nous continuons à marcher entre les cailloux et les arbustes ce qui inquiète et enchante Sophie. Mais Guillaume est toujours là pour nous rassurer et expliquer où il faut mettre nos pieds. Enfin nous arrivons en haut de la piste qui est super impressionnante. Pour les meilleurs (Guillaume, Eric, Vincent) c’est un grand bonheur qui les attend, descendre un couloir étroit avec de la neige fraiche. Pour les autres, c’est descente en crampons avec la méthode du gorille expliquée par Guillaume.
Arrivé à une altitude raisonnable, nous chaussons tous nos skis et partons en direction de la station de la Mongie. Bernard qui est fatigué, qui est gêné par le poids de son sac et qui a d’énormes ampoules, nous fait quelques belles chutes dont il a le secret. Il promet de continuer de prendre des cours pour s’améliorer.
Nous arrivons à la Mongie avec le soleil où nous prenons le temps de se restaurer (enfin de la viande !!) et de regarder les pentes accueillantes que nous venons de descendre. Vue d’ici ça semble impressionnant.
En fin de repas, Bernard part chercher le mini bus en faisant du stop. Ce ne sera pas 48h Chronos mais 20 minutes chronos pour récupérer le mini et revenir à la station. Mais comment as t’il fait ? C’est comme ses chutes, il en garde le secret.
Regroupement sur le parking où 2 policiers municipales viennent rapidement nous bousculer pour ne pas rester longtemps. Bernard commence à discuter (voir plutôt rigoler ou peut être draguer) avec la policière et gagne ainsi de précieuses minutes qui nous permettent de finir tranquillement notre chargement.
Nous partons en direction de Nantes et emportons avec nous un immense plaisir de ce weekend de ski de randonnée où nous avons eu de la neige, du soleil, une super ambiance, un super circuit, de beaux paysages et un refuge au top. Quoi demander de plus !!
Nous arrivons à Nantes vers 23h00 où nous nous séparons et emportons avec nous les précieuses photos transférées par émail pendant le trajet.
Nous sommes prêts à repartir, à bientôt sur les pistes et merci à tous



