Carnet de route
Un week-end à Fontainebleau, édition 2024 !
Le 06/08/2024 par LE DUFF Mélanie
Récit et dessin par Antoine
Fontainebleau, site mythique de l'escalade s'il en est, serait-il en fin de compte allemand ou néerlandais ? On pourrait le penser en voyant sa fréquentation. Afin de remettre cette magnifique forêt de pins, chênes et bouleaux à sa place sur la carte en cette 150e année d'existence du CAF, nous avons porté les couleurs du club en ce lieu historique, qui aura été témoin de la naissance de l'alpinisme en France. Chaque ongle cassé sera compensé par un mojito menthe frappée, chaque orteil douloureux sera oublié après une part de pizza, chaque épaule douloureuse sera soulagée au doux bruit du décapsuleur.
Plusieurs secteurs seront au menu : Rocher du Potala, J.A. Martin, Rocher Fin, 91.1. Chacun avec sa particularité, entre clairière de sable et vallon boisé. La palette oscille entre le jaune du sable, le vert des pins , le gris du grès, et heureusement pour nous, le bleu du ciel. Ici, le grimpeur moderne aura délaissé les chaussures cloutées pour adopter crash pad, topo détaillé et même géo-localisation des blocs pour se repérer dans ce labyrinthe de roche.
Après quelques tentatives sur le grès local, un doute nous assaille : les blocs de Fontainebleau seraient-ils en fait côtés sur une autre échelle que celle qui porte pourtant son nom ? Heureusement, il y aura toujours un grimpeur local équipé d'un paillasson et d'une brosse scotchée au bout d'un manche à balai pour nous montrer la méthode. Ici, pas de prises aux couleurs vives pour se repérer, il faudra déchiffrer le problème sur le rocher, dénicher cette réglette marbrée, cette inversée cachée, cette fissure où coincer ses pieds, cette adhérence sur laquelle on devra faire confiance à ses pieds bien plus que de raison. Au sommet du rocher, une seule option pour valider : un rétablissement parfois assez angoissant où l'on tâtonne pour trouver ses appuis. L'enchaînement des jours de grimpe laisse son lot de courbatures et de mains douloureuses, pourtant, on y retourne de plus belle le lendemain.
On en repart avec une liste d'accomplissements, d'échecs, de projets à terminer, des grains de sable au fond des chaussures et une certitude : on y reviendra.
Mélanie, Christophe, Solène, Ricardo, Damien, Antoine
