Carnet de route
Haut Aragon printanier
Le 03/05/2023 par Dandelot Paul
Alto Aragón du 16 au 29 avril 2023
Dimanche 16 avril
Nous suivons la route de Nantes au camping Tella Sin dans l’Alto Aragón au sud du Mont Perdu via le tunnel de Bielsa. Le camping est une bonne surprise, calme, très bien situé et correctement équipé.
Lundi 17 avril
Terreur sur le río Yaga, par Freddy, ou quand les topos fanfaronnent…
11h, début de la randonnée aquatique[1]. En mettant mon premier pied dans l’eau j’ai pu constater que mon corps n’aimait pas les bains à 10°C. Nous avons marché pendant plusieurs heures (ou minutes, le temps fait perdre la notion du temps[2]), passé des mini cascades, parfois même dû nager.
Le paysage était magnifique avant… avant d’être bloqués devant une énorme mini cascade[3] et l’impossibilité de descendre sans un matos que nous n’avions pas. Après un vote démocratique digne d’une dictature, nous avons décidé de faire demi-tour. Nous avons réussi à remonter une partie du rio Yaga et ses mini cascades avant de nous retrouver bloqués face à un mur d’eau[4]. Margot dans un calme qui la caractérise réussit à surmonter cette épreuve, puis Seb, puis moi. Mais il restait encore Paul et Béné. Après plusieurs essais nous avons réussi à faire passer Paul en le tirant à l’aide d’un filet. Ne restait plus que Béné ; la voyant bloquée en perdition je décide de plonger dans l’eau pour aller à son secours. Je découvre une Béné en mode congélation, incapable de nager. Nous prenons la décision avec le reste de l’équipe encore en vie (Margot & Seb) d’appeler les secours. Margot et Seb partent à la voiture chercher un téléphone portable, je reste avec Béné, j’essaie de la sortir hors de l’eau et de la maintenir éveillée par diverses techniques (hurlements, claques…). Paul pendant ce temps fait une petite séance bronzette sur un rocher.
Je vois bien que les heures passent même si je n’ai pas de montre quand un hélicoptère passe au-dessus de nos têtes. Peut-être une heure après[5] deux secouristes arrivent à notre rencontre pour nous sauver.
Paul, un secouriste et moi-même remontons le rio jusqu’à la voiture pendant que Béné fait son baptême d’hélico, accompagnée d’un beau brun. Journée mémorable qui laissera des traces dans les jambes et un peu dans la tête !
Mardi 18 avril
Plus question de faire confiance à ce topo, abandon des deux descentes suivantes prévues dans ce secteur, nous partons pour la sierra de Guara via un stop-over restauration à Ainsa. Arrivée dans l’après-midi au camping d’Alquézar où nous louons un chalet.
Mercredi 19 avril
Le retour à la rando, par Paul
Béné a finalement une méchante entorse, elle ne peut et ne doit plus marcher. Freddy-Margot-Seb et moi-même partons pour la journée, belle randonnée au-dessus d’Alquézar via la cueva de Trencho (pas grand-chose à voir derrière la grille) puis jusqu’au covacho d’Arpán. Les peintures rupestres sont quasiment toutes passées, on ne distingue plus qu’un cerf et encore en scrutant bien. Retour à Alquézar vers 16h pour prendre une bonne bière sur la plaza Mayor ou ce qui en tient lieu. Repas du soir au restaurant El Jabonero, je dois bien ça à Béné.
Jeudi 20 avril
Transition sur le río Vero, par Margot
Réveil tranquille de l’ensemble des compères vers 8h, tout le monde se remet lentement des émotions du début de la semaine et reprend son rythme.
Nous décollons en début de matinée pour une belle rando aquatique. Malgré quelques montées ardues personne n’est perdu. Après le puente de Villacontal sur le río c’est parti, il faut remettre les pieds dans l’eau, et cela ne se fait pas sans une certaine appréhension. Mais une fois les petons mouillés c’est parti pour une très belle balade avec la compagnie de dizaines d’hirondelles nichées dans la falaise, pour finir en suivant une passerelle à flan de paroi permettant d’admirer la beauté du cours d’eau et de la végétation alentour.
A notre retour petite sieste puis kidnapping de Béné afin de l’emmener prendre un pot pour son dernier jour à Alquézar dans une des nombreuses terrasses qu’offrent les restaurants autour de l’église. Retour maison, dîner collégial très agréable puis c’est l’heure pour Béné de faire ses au-revoir, partance pour aller prendre son Bla-Bla-Car nocturne à Saragosse – il aura quand même une heure de retard au départ, encore plus à l’arrivée à Toulouse. Tout le monde au lit et dodo. Dodo ou pas ? Personne n’a fermé l’œil tant que Paul ne confirmait pas être sain et sauf en rentrant au chalet qu’il rejoindra à 3h15. Tout le monde s’apaise et plonge dans un sommeil profond.
Vendredi 21 avril
Une journée bien remplie, par Sébastien
Nous nous rendons d’abord depuis Bierge à la fuente de Tamara pour la descente aquatique du final de la Peonera, après une longue marche d’approche sous un soleil brûlant. L’eau est moins froide que dans le Yaga du lundi, nous pouvons apprécier les magnifiques paysages illuminés d’un soleil radieux. Eaux claires et quelques rapides impressionnants que nous contournons par la rive. Au final nous n’avons mis qu’une heure ½ au lieu des 3h annoncées par le topo. De retour au salto de Bierge pique-nique au bord du rio avant de partir pour les nouvelles aventures.
Nous nous rendons à la via ferrata des Peñas Juntas sous un soleil (un peu) torride. Un peu impressionné je m’engage sur le pont népalais initiant la via, continue par le surplomb et enchaîne plusieurs ponts un peu délicats. Finalement nous serons passés facilement et achevons la voie en ½ h au lieu des 45 minutes annoncées. Les paysages sont splendides et passons au-dessus d’une rivière très claire. Finalement le plus dur aura été de remonter jusqu’à la voiture. Journée bien remplie dont tout le monde était très content.
Samedi 22 avril
Pour devancer la pluie, par Freddy
Départ pour Lecina à 40 minutes de voiture d’Alquézar vers 10h. Au programme de cette journée descente vers le rio Vero pendant 30 minutes de marche. Nous avons ensuite barboté dans le rio et marchouillé sur ses berges. Cette ballade nous a permis de découvrir des cavités vieilles de plusieurs millions d’années ainsi qu’une végétation naturelle magnifique.
Demi-tour au bout d’une heure, remontée du río et pique-nique pour devancer l’orage annoncé dans l’après-midi ; il viendra bien mais nous serons déjà dans la voiture. Journée moins physique que les précédentes mais fort agréable.
Dimanche 23avril
A la rencontre du paléolithique, par Paul
Randonnée jusqu’aux gravures rupestres du renard de Quizáns (pas facile à voir, celui-ci) et du cerf de Chimiachas (magnifiquement conservé, celui-là).
Belle journée ensoleillée, un peu venteuse. Pique-nique aux Bolsas de Basacol, redescente à Alquézar par la ravine et une bonne glace à pour finir sur la plaza Mayor.
Lundi 24 avril
Au cœur de la sierra de Guara, par Margot
Réveil pas trop matinal mais un peu quand même. C’est l’heure de remballer le matos et de nettoyer le chalet. Départ pour Rodellar où nous installons la tente et pique-niquons avant de partir pour la via ferrata de l’espolón de la Virgén, bien belle quoique manquant un peu de ponts et autres agrès.
On peut observer de nombreux grimpeurs en action dans des 7 et peut-être plus.
Mardi 25 avril
La roche et l’eau de la sierra, par Sébastien
Nous partons vers 11h15 pour la rando aquatique du Barrasil Inferior. Après 2h30 de marche, nous nous rendons compte que nous avons dépassé la bifurcation nous menant au río, décidons de rebrousser chemin, et après 3O minutes trouvons cette bifurcation qui s’engouffre dans une descente vertigineuse vers la rivière.
Une fois engagés dans l’eau la balade est très agréable et pas trop difficile, se terminant par un bief de 250 mètres avant de trouver le petit sentier nous ramenant au pont de Pedruel. Eau verte encanyonée, le décor était magnifique.
Mercredi 26 avril
Transit vers les Mallos
Transfert de Rodellar à Murillo de Gallego, courses au Carrefour de Huesca avec pas mal d’allers-et-retours et rotations pômatoires dans la ville. Passage à l’agence d’Alberce pour la confirmation du canyon du vendredi. Occupons l’après midi au monasterio San Juan de la Pena. Bofff….
Jeudi 27 avril
A nous la Varella Portillo, par Paul
Enfin nous avons trouvé l’accès à cette via ferrata de la Peña Rueba qui me narguait depuis 3 ans. Elle se mérite, pas loin de 2h de marche d’approche dont une fin pénible dans les éboulis. Jamais difficile mais très aérienne, et d’ailleurs beaucoup plus aérienne que ferrata : la montée au sommet de la Peña est davantage une escalade facile avec ligne de vie, encore que pas toujours protégée, bien des passages exposés sur l’arête se parcourent sans protection. Mais quelle ambiance, quel panorama sur la chaîne frontière ! la redescente par la via du mallo de la Mora est également longue, et à déconseiller par temps humide. Sur le sommet oriental un couple de vautours avait visiblement fait sa demeure en y trônant majestueusement.
5h30 bien tapées de la voiture à la voiture. Je reste admiratif devant Delphine Coutant, seule, sans expérience de via ferrata, que j’y avais envoyée en 2020. Sommes revenus au camping trop fourbus pour en entamer une autre l’après-midi.
Vendredi 28 avril
Un final en beauté, par Margot
Dernier jour d’activité. Lever 7h pour être frais et partir à partir de 8h15 ; décollons pour l’agence d’Alberce de Puente la Reina où nous rencontrons notre adorable guide Gorka, prenons le matos nécessaire et en route pour la Foz de Fago.
Du stationnement routier un petit sentier sous-bois mène vite au cours d’eau.
Et c’est parti pour 3/4h de descente avec des superbes paysages, quelques rappels (un de 17m tout de même) et des sauts dans de super cascades.
Un petit toboggan pour finir et nous rentrons à Murillo.
Une très belle dernière journée, car au débriefing l’avis est général : la quinzaine a été très bien remplie et encore mieux terminée, les corps et les esprits ne sont plus opérationnels pour une dernière activité le lendemain. Ce sera le retour à Nantes un jour plus tôt que prévu dans le programme.
[1] Ou ce qui aurait dû en être une (note de Paul)
[2] En réalité une petite heure (note du même Paul)
[3] 3 à 4m, rappel obligatoire, et ça, c’était point dans le topo ! (note de toujours Paul)
[4] n’exagérons rien, 1,50m photo à l’appui (note d’encore Paul)
[5] non, environ ½ heure (note de décidément Paul)





