Carnet de route

Cartographie en Forêt de Mervent

Sortie :  Stage cartographie niveau 2 du 14/05/2022

Le 20/05/2022 par Collectif

Samedi 14 et dimanche 15 mai 

Groupe de 13 stagiaires et 2 encadrants

Stagiaires : Cédric, Bernard C., Denis, Fabien, Damien, Catherine, Marie, Michel-Henri, Fabrice, Isabelle, Guilain, Fabienne, Dominique

Samedi 14 mai : Théorie et Pratique du GPS (de nuit) 

La journée a commencé dès 8h au local du CAF pour la seconde partie de la formation en

cartographie (Cartographie niveau 2) sous la houlette de Guillaume Coué et Bernard Jonchère.

Nous démarrons notre première journée par une présentation de chaque participant ainsi que nos attentes du stage. La réputation du stage dépasse largement les frontières de la Bretagne, et la présence de 2 sur 13 stagiaires étrangers au CAFNA en est la preuve. Guilain provient d’Arras dans le Nord et Fabien du Caf Ile de France ; ils sont bien sûr très bien accueillis. 

Les stagiaires se présentent et partagent leurs attentes du stage et l’objectif de cartographie niveau 2 est précisé ainsi que le planning (chargé) des deux journées qui nous attendent. 

Ensuite, la matinée se consacre à une révision de cartographie niveau 1 plus quelques approfondissement sur les différents systèmes de projections et de références ainsi qu’une explication du système de coordonnées UTM, Lambert, fuseau, équateur, Géoïde…

Après un rappel de lecture de cartes avec exercice, leur correction, la pause déjeuner est expédiée (45 min) faute de temps disponible devant le planning très chargé prévu. 

Nous reprenons sur les généralités du GPS et son utilisation. Pour des raisons pratiques et d'indisponibilité de GPS pour tous, la plupart d’entre nous, utiliserons Oruxmaps.

Le groupe est séparé en 2 :

Avec Guillaume : Marie, Michel-Henri, Fabrice, Isabelle, Guilain, Fabienne et Dominique

Avec Bernard : Cédric, Bernard C., Denis, Fabien, Damien et Catherine.

Des points nous sont partagés A, B, C, D, E, F (situé au nord-ouest du camping) et nous devons les rentrer dans nos GPS en tant que waypoints afin de créer une route.

Nous reprenons la théorie par l’apprentissage théorique pour une orientation en visibilité réduite où nous découvrons les lignes directrices, les lignes de butées, les tangentes. Enfin tout ce qu’il faut savoir pour ne pas se perdre dans un brouillard épais.

Nous mettons cela en pratique avec un partage de nouveaux points A, B, C, D, E, F hors sentier (partie au sud du camping). Dans chacun des groupes un segment doit être préparé en utilisant l’une des techniques apprises de la journée. Le temps nous manque pour terminer la préparation et nous devons déjà partir pour le camping. 

A 17h30, nous quittons Nantes à bord de 4 voitures pour aller au Camping de Mervent.

Arrivé sur place, nous prenons nos mobiles homes suivant la répartition faite par Guillaume, 1 mobile home pour les filles, 1 pour les couples, 1 (le plus grand) pour les garçons qui a une chambre parentale, par discrétions, nous ne dévoilerons pas l’identité des 2 garçons qui ont dormis ensemble !!!

Après un troc de paquet de pâte contre des bières, nous pouvons manger à notre faim avec un bon repas introduit par une dégustation du délicieux pâté d’Isabelle.

Une fois rassasié, nous voilà fin prêts pour la sortie-nuit GPS munis de nos smartphones ou autre GPS.

Après le repas et la vaisselle, nous partons vers 21h30 pour notre randonnée nocturne à la lampe frontale. Formation de 2 groupes, l’un avec Bernard et l’autre avec Guillaume, chaque groupe doit réaliser une partie du trajet et l’objectif est de se retrouver au milieu du parcours.

Groupe avec Bernard

Après quelques tâtonnements et de précieuses explications de Bernard, nous trouvons de mieux en mieux et plus facilement les points prévus. Bernard C qui n’a pas de lampe frontale doit rester proche des autres. Mais comme il ne voit pas très bien, de temps en temps il marche dans quelques flaques d’eau et oblige à Damien de tomber dans un fossé

Groupe avec Guillaume 

Il faut déjà rejoindre le point A, et de nombreux chemins s’offrent à nous. Certains au GPS nous proposent un routing allant vers le point A que nous suivons. Guillaume nous fait remarquer des talwegs même de nuit et nous fait constater qu’on peut “tourner” à 90° sans nous en rendre compte sur un grand virage. L’objectif étant alors de se rendre compte des subtilités d’une orientation sans visibilité et de relever tout indice pouvant nous aider à nous localiser (avec une carte). Enfin nous parcourons principalement des sentiers inconnus de la carte et des GPS. 

Le temps passe vite et vers minuit, Guillaume et Bernard décident qu’il est temps de rentrer même si nous n’avons pas fini le parcours. Nous inversons la trace afin de suivre le même parcours et nous nous offrons une “troué” sans arbre, hors sentier sur le retour pour “couper”. 

Nous terminons la journée ravis et fatigués. Nous remercions Guillaume et Bernard pour leur

disponibilité ainsi que leur rigueur pour nous faire connaître les subtilités de la cartographie

et nous permettre d’être plus autonomes et plus observateurs en randonnée .

Nous rejoignons le camping, filons sous la douche pour les plus courageux et partons vite dans les bras de morphée ; et cela juste avant que la pluie n’arrive. 

Dimanche 15 mai : Pratique hors sentier 

Au petit matin, réveil à 7h00, nous constatons le dégât des ronfleurs. Cédric a dû prendre son matelas, en pleine nuit, pour aller dormir dans la cuisine.

Après le petit déjeuner les demi-groupes se rassemblent pour remplir la feuille de route en

commun. Et nous partons pour la journée dans la forêt de Mervent en voiture au point de départ.

L’objectif de la journée est de mettre en pratique la théorie présentée hier et devons agir comme si nous étions dans un brouillard épais.

Interdit de s’aider des sentiers ou chemin, seuls sont autorisés les routes comme ligne de butée. Avec nous, une carte papier, une boussole et un altimètre ; seul l’encadrant à son GPS pour vérifier si le point trouvé correspond bien à celui défini.

Là aussi chacun prend tour à tour la direction du groupe.

Comme hier, formation de 2 groupes avec les mêmes encadrants.

Les groupes synchronisent les altimètres et après une courte réflexion c’est au pont en contrebas qui sera pris comme référence. 

Groupe avec Bernard

Nous démarrons un peu trop vite et devons revenir sur nos pas pour apprendre, avec l’aide de Bernard, à plus regarder le relief pour vérifier avec la carte ou nous sommes précisément, le mot talweg et groupe vont devenir nos grands copains. Nous mettons donc plus de temps pour trouver le point B, mais cela valait le coup nous commençons à nous imprégner des exigences de la marche d’orientation. Pour chaque nouveau point, un leader est nommé que nous devons suivre après avoir collectivement choisi le chemin. En cours de route nous (mais c’est surtout Bernard) lui posons des questions afin de vérifier que nous ne sommes pas perdus.

C’est fou ce que deux talwegs peuvent se ressembler !! Pour le point C, heureusement que Damien était là sinon nous partions dans la mauvaise direction. Il nous a permis d’éviter une erreur en nous faisant remarquer que la distance parcourue ne permettait pas d’être là où nous le pensions sur la carte. Après vérification et quelques discussions nous constatons bien notre erreur. Rien de tel pour apprendre

Après le point D, trouvé avec la merveilleuse et infaillible méthode de la tangente, nous décidons de déjeuner. Nous trouvons un bel arbre mort à l’ombre pour nous restaurer et peut-être faire une petite sieste.

Et l’aventure repart pour le point E que nous trouvons avec une précision impressionnante, sommes-nous devenus meilleurs que nos encadrants !!  Ensuite nous attaquons le plat de résistance le point F, 1.5 km avec une difficulté ajouter en dernière minute par Bernard, il y a un obstacle au parcours et devons le contourner.

Nous choisissons la stratégie de l’azimut pour nous rendre au point intermédiaire. Qui dit azimut dit aussi cap à garder quel que soit le terrain. Nous partons donc dans la forêt épaisse de Mervent composée principalement d'arbres et de ronces. Arrivé devant un champ composé d'immenses fougères et de broussailles, le doute gagne le groupe et se demande si nous ne sommes pas perdus. Le leader (Bernard C) reste sûr de lui et est persuadé que nous sommes sur le bon chemin pour trouver l’allée de Doreau, notre objectif. Le leader fixe le point à rejoindre, un arbre que nous voyons tous. Nous avons le choix entre 2 parcours, longer le champ ou le traverser. Après discussion, il est demandé au leader son choix qui décide pour abréger nos souffrances de couper au plus court ce champ. Nous serons les dents et sortons idem au point voulu. Nous empruntons ensuite un chemin pour nous rendre l’allée de Doreau. Pour aller du point 92 au point F, nous mettons en place la technique du jalon qui va nous assurer cap. Le leader décide de compter les pas à partir de l’altitude 100, mauvais choix qui ne nous a pas garanti de trouver avec précisions le point. Nous (surtout notre encadrant) le cherchons en regardant avec précision le relief et décidons collectivement de la position du point. Après vérification à l’altimètre nous nous apercevons que nous avons seulement 2 mètres de différence. Belle victoire collective !!!

L’heure tourne et nous sommes presque en fin d’APM. Pour le dernier point, le G, Bernard nous met en place un nouvel obstacle que nous devons contourner par la méthode de l’évitement, utilisation de jalon et comptage de pas. Nous nous appliquons et arrivons à éviter l’obstacle avec une précision d’horloger.

Groupe de Guillaume 

Après avoir quitté le parking, Guillaume nous interroge sur la présence ou l’absence du sentier partant normalement plein ouest et situé avant le parking. Tous s’accordent que ce sentier ne semble pas être soit présent, soit débouchant sur la route, soit pas à la bonne place sur la carte. Nous rentrons dans la forêt, et le sentier semble avoir une orientation convenable au chemin recherché. Nous nous arrêtons au premier talweg afin d’en prendre l’azimut et tenter de nous repérer sur la carte. Le chemin bifurque et bien sûr la carte ne mentionne rien, nous prenons alors l’azimut des deux chemins et choisissons d’aller sud-ouest en direction du “mauvais” talweg (celui juste au sud de A) afin de marcher jusqu’à l’altitude 60 m pour ensuite suivre une courbe de niveau 60. La fontaine est trouvée, nous poursuivons et à la croisée des chemins, nous changeons de

stratégie. Nous décidons d’aller jusqu’en butée de la butte au Nord puis de monter jusqu’à l’altitude 65. Bien sûr certains proposent de remonter le ruisseau asséché du talweg… mais cela ne satisfait pas les besoins pédagogiques de Guillaume ! Nous voilà dans les fourrés, les ronces, afin d’identifier le point A.

Pour nous rendre au point B,confirmé par la prise d'azimut des routes, nous utilisons une stratégie plus simple : suivre les allées et routes. La densité végétale nous empêche de pénétrer dans la forêt et une autre approche est alors prise en considération, nous décidons de suivre les allées, quitte à nous éloigner pour rentrer dans les sous-bois aux endroits possibles. Plusieurs stratégies sont alors déployées afin de suivre un cap dans le sous-bois, contre visé, suivi et guidage (vocal) de celui qui précède, alignement de jalon au geste etc. Nous tentons de joindre le point C en longeant le ruisseau, et en tenant notre altitude. Malheureusement nous sommes légèrement trop haut et après avoir lu la tangente à la courbe sur la croupe nous pensons avoir identifié le point C, mais l’orientation du talweg ne correspond pas. Alors nous continuons par emprunter un sentier en contrebas, avant de remonter dans les pentes et de retrouver la bonne altitude. Nous finissons par buter sur un autre talweg à la mauvaise orientation. Nous décidons d’arrêter temporairement le temps de recharger les batteries avec notre pique-nique. 

Lors de la reprise, nous finissons par identifier un autre point, pas tout à fait aligné mais se rapprochant du point C… nous descendons ce dernier talweg pour enfin identifier le point C. En fait, depuis le début nous étions trop haut de 3-5 m et à cette altitude il y avait beaucoup trop de microreliefs ou de talwegs marqués sur la carte qui nuisaient à sa lecture et sa compréhension. Nous continuons avec des butées similaires (relief, suivi de courbe de niveau) pour les points suivants. Au point E nous décidons de prendre un azimut direct sur F avec positionnement de jalon, suivant la méthode d'évitement de petit obstacle. Ensuite nous utilisons la méthode d’évitement de grand obstacle avec comptage de pas. Guillaume avoue que cette méthode avait toutes les chances de ne pas marcher (peu précise) mais l’expérience lui donna tort, car l’ensemble du groupe s'est retrouvé dans quelques m² à la fin. Belle victoire sur notre encadrant !! Nous avons simplifié la suite en prenant route et allée, puis identifier le point L puis le point F. Pour ce dernier, nous avons utilisé la stratégie en "tirailleur" afin d’avancer tous au même cap avec qq mètres d’écart et de tenter d’identifier celui ou celle qui serait la plus haute. 

Nous nous sommes tous retrouvés au point F et retournons tous ensemble au parking très satisfait de notre travail et avec le plaisir d’avoir appris beaucoup de choses pour s’orienter sans visibilité. 

Merci à tous pour la bonne humeur, l’entraide et plus particulièrement à nos 2 encadrants qui ont le bonheur du devoir bien accompli. Il y a maintenant 13 personnes qui ne se perdront plus dans de mauvaises conditions météos comme le brouillard. 

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