Carnet de route
Ha ! L'matelot, et ho-hisse et ho
Le 08/05/2019 par BRISORGUEIL Bernard
Prologue
L’alpin a cherché une rime. Il a trouvé « marin ». Mer et montagne se sont pour la première fois réunis hors des murs du 14 de la rue du Bâtonnier Guinaudeau.
L’Epopée « Hisse et Ho » a enfin vu le jour entre le Crouesty et Camaret.
8 mai (à terre)
Légère brume matinale devant le 14, le coq n’a pas encore poussé son chant, le soleil ne va pas se lever la météo l’a dit ! Laure, Lida, Samuel et Martin sac aux pieds (je sais ce n’est pas la place du sac à dos) en attente de départ pour Camaret. Les « terriens » seront les premiers sur la zone. Les « voileux » quant à eux attendent une météo plus sereine pour partir, les conditions de mer et de météo ont contribué à activer le plan B avec un léger différé dans le départ du Crouesty pour une arrivée à Bénodet et non à Camaret.
Camaret, journée en demi-teinte, temps gris, froid, humide. Il ne pleut jamais sur la Bretagne ! Premier repas sur les blocs de granit du parking de la pointe de Penhir, petit tour de piste sur le sentier qui ceinture le lieu. Lida et Samuel ont déjà le feu aux godasses et arborent fièrement le « A » d’initiateur sur leur sac à dos… pressés d’en découdre !
En découdre, se sera en fait à la Rhumerie du port (pieds à terre connu des cafistes et voileux nantais) en attendant plus de clémence climatique et que le camping puisse nous accueillir.
9 mai (à bord, tôt le matin)
C'est le CMN qui prend la mer
C'est le CAF qui manœuvre (tatatin)
Nous, la mer, elle nous a pris
Je m'souviens un mercredi
J'ai troqué mon baudard
Contre un vieux ciré jaune
Naoned lève l’ancre, François Chef de bord, Christophe second et Philippe de quart avec Sylvie, Marion, Mathilde, Jean Claude et Jean Etienne comme équipiers. Direction l’ile de Groix pour l’escale ce soir.
C'est le CMN qui prend la mer
C'est le CAF qui manœuvre
J'ai eu si mal au cœur
Sur la mer en furie
Que j'ai vomi mes lentilles
Et mon ptit verre de rouge.
Du Crouesty à Bénodet,
nous barrerons, face à l'horizon
Ho ho ho ho ho hissez haut ho ho ho
9 mai (à terre, moins tôt le matin)…
Lida nous nargue avec ses œufs au plat-poitrine grillée. Le nuage n’est toujours pas essoré. Eviter l’enfermement. Sortir direction la pointe des espagnols afin de rendre visite aux différentes fortifications Vauban qui jalonnent le GR. Une occasion pour certains de s’offrir une ligne de crête à la pointe des capucins. Retour précipité. Phébus daigne se montrer. Dalle des débutants pour Martin et Laure avec enchainement (ou déchainement) dans la dalle de Paul.
10 mai (à terre)
Ça craint toujours. Cela n’empêche cependant pas Lida et Samuel d’aller tâter le caillou dès la première éclaircie… Fil d’Ariane ou sa sœur avant de partir vers Bénodet récupérer l’équipage de Naoned.
10 mai (à terre le soir)
Naoned ; navire amiral du Cercle Maritime, 30 ans au compteur, quelques milliers de km (pardons de miles) dans les voiles. Magnifique unité visiblement chargée d’histoires. Ce bateau respire, ce bateau vit. De suite il inspire et invite au voyage. Il est patiné, il est craquelé, il est ridé, il est attirant, il est reposant, il est sécurisant… Beaucoup de monde à bord pour ce transfert des équipages, François Chef de bord de l’équipage montant s’est calé devant la table à cartes… là, personne ne peut le déranger. Pendant la traversée, Il a bien essayé d’expliquer le bateau à nos pieds ronds de cafistes… roulis et tangage ont rapidement eu raison de certains d’entre eux (j’ai au moins un nom), les cartes marines, balises et bouées cardinales seront regardées et abordées de plus près lors d’un prochain voyage.
Moment détente à bord ; plaisir dans la découverte du milieu des marins et de la vie à bord, plaisir de partager et d’échanger sur nos passions. Moi je grimpe, moi je tire des bords ; moi je fais des cabestans avec ma corde, moi aussi mais sur un bout. Le plein des échanges est en route, si je suis sec, toi tu bordes. Je troque ton écoute contre ma corde à simple….
La vie à bord est terminée pour ce groupe. Aux autres de monter à bord après quelques galettes dans la crêperie du port.
Retour au quai, je t’en claque deux sur la joue (faites le compte, nous sommes 14, les joues vont par paire)… donc quelques instants plus tard, l’équipage descendant est à bord.
Mathieu remplace François comme chef de bord sur Naoned pour un retour en mer aux aurores, quant aux autres, direction Camaret pour la suite de l’aventure.
11 mai (à bord)…rapport de Mathieu, Chef de Bord
Samedi, météo idéale : vent force 5 de ouest nord-ouest, allure portante direction Belle-Ile en ligne directe. Mer peu agitée à agitée, mais le tout parfait pour faire avancer Nao entre 7 et 8 nœuds : du gâteau !
Escale dans l’avant-port de Sauzon. Arrivée en début de soirée, sous un soleil agréable et après une journée entre nuage et soleil. Quelques bières à quai avant un diner convivial à bord.
11 mai (à terre)
Christophe et Philippe découvrent la dalle des débutants. Première longueur. A l’aise ! D’abord en grosses, mais le grip n’est pas là ; les chaussons vont aider dans la rapide progressions de nos copains marins. Direction dalle de Paul et dalle de verre ; Philippe jette l’éponge, et, vient faire connaissance avec notre annexe de Camaret et ses spécialités. L’occasion d’anticiper sur notre prochain périple en commun : deux bateaux, apte à en louer un à Brest…
Nous voilà à Camaret,
la falaise est bien haute.
Mais elle nous fait pas peur
nous la vaincrons ensemble.
11 mai (à terre, la journée n’est pas finie !)
Débriefing autour d’un verre avec un groupe de cafistes présent sur zone, refaire le monde pendant que le cari de camarons (grosses crevettes réunionnaises) ploplote tranquillement.
Il devait être bon, douze portions avalées par huit convives.
12 mai (à bord)… Rapport de Mathieu Chef de bord
Vent force 3 au rendez-vous le matin, alors que la météo annonçait pétole. Du coup départ rapide vers 9h, direction le Crouesty en passant par le sud de Houat, avant un déjeuner/sieste au mouillage devant la grande plage à l’est de l’ile.
En chemin, exercices de virement de bord, puis pilotage entre Houat et l’ile aux chevaux, avec un équipier du CMN en évaluation chef de bord et les cafistes à la manœuvre.
Pour finir, un dernier bord entre Houat et le Crouesty au moteur (le vent a fini par tomber comme prévu). Mais aucun regret, on en a bien profité !
12 mai (à terre)
Lever tôt de façon à rendre le bungalow aussi propre que possible, et, de façon à pouvoir profiter de la journée qui s’annonce ensoleillée.
Philippe, dalle des débutants. Christophe dans le grand bain : direction le fil d’Ariane. Le grand jeu dès le deuxième jour. Descente en rappel (avec contre assurage toutefois) et remontée…même pas peur !
Epilogue
Deux jours extra ! Equipages très sympas, cafistes étonnants par les adaptabilités sur l’eau, comme souvent chez les personnes qui pratiquent déjà un sport de plein-air (Mathieu).
Dix ans que nous l’envisagions, dix ans que ce projet dérivait… enfin, aujourd’hui c’est fait et bien fait, avec une envie, y retourner.
Nous sommes fiers d'être grimpeurs,
Nous sommes fiers d'être marins.
Dès que le vent soufflera
Je repartira
Dès que les vents tourneront
Nous regrimperons. »
Générique de suite (et non de fin)
Equipage CMN : François, Mathieu, Christophe, Marc, Martin, Olivier, Philippe
Cordée CAFNA : Sylvie, Marion, Mathilde, Laure, Lida, Samuel, Jean Etienne, Jean Claude
Crédit : Laure, Sylvie, Christophe
Musique : Renaud, revisitée par Sylvie



